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Défier le blocus de Gaza #RimaHassan #GretaThunberg

Tandis que les gouvernements pratiquent l’art du « je-claque-des-communiqués », Rima Hassan et Greta Thunberg prennent le large à bord du navire humanitaire de la Freedom Flotilla pour livrer nourriture et espoir à Gaza. Une traversée symbolique et réellement dangereuse.

Ce dimanche 1er juin 2025, l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et l’activiste suédoise Greta Thunberg ont embarqué à bord du Madleen, un navire humanitaire de la Freedom Flotilla Coalition, en provenance de Catane (Sicile) pour une traversée aussi symbolique que périlleuse : briser le blocus israélien imposé à Gaza et acheminer de l’aide d’urgence à destination de la population civile. Cette épopée maritime, dont les passagers comprennent également l’acteur irlandais Liam Cunningham (alias Davos Seaworth dans Game of Thrones) et une poignée d’autres militants, n’est pas un simple voyage d’apparat. Il s’agit d’une opération non violente pour dénoncer l’actuelle inaction des diplomaties occidentales, souvent plus bavardes que réellement engagées sur le front humanitaire.

Une traversée militante sous haute tension

Pour préparer cette odyssée, la Freedom Flotilla Coalition a réuni un équipage international. Le Madleen, qui a hérité d’un nom presque biblique (et presque prophétique), doit traverser la Méditerranée orientale en se jouant des pressions diplomatiques et, potentiellement, des risques d’interception en mer. En mai 2025, leur précédente tentative avait tourné au cauchemar : le vaisseau Conscience avait été endommagé, probablement par un drone israélien, peu après avoir quitté Malte. Cette fois encore, avant même le départ, des rumeurs de nouvelles attaques planent sur la coalition. Mais Rima Hassan et Greta Thunberg, elles, n’ont pas prévu de rebrousser chemin.


Objectifs affichés : briser le blocus et dénoncer le “génocide médiatique”

L’eurodéputée (LFI) Rima Hassan a expliqué sur son compte X (ex-Twitter) que leur action vise à « dénoncer le blocus humanitaire et le génocide en cours, l’impunité dont bénéficie l’État d’Israël et sensibiliser l’opinion mondiale » . En écho, Greta Thunberg a déclaré dans une brève allocution avant l’embarquement qu’elle refusait de “rester les bras croisés pendant que la communauté internationale se contente de tchatcher pendant que des civils meurent de faim”, qualifiant la situation à Gaza de « crime contre l’humanité en direct ».

Concrètement, le Madleen transporte des vivres essentiels : lait pour nourrissons, denrées à haute teneur énergétique, kits médicaux, ainsi que des fournitures scolaires pour les enfants de Gaza. Chacun des militants à bord porte la responsabilité d’un certain quota d’aide, méticuleusement calé en conteneurs, pour ne pas risquer l’asphyxie logistique au moment de l’abordage

Rima Hassan : de la Salle des plénières du Parlement européen à la passerelle d’un bateau humanitaire

Juriste de formation, Rima Hassan s’est fait connaître en tant que « voix de Gaza » auprès du mouvement La France Insoumise (LFI). Elle emploie régulièrement le slogan « From the river to the sea » pour affirmer la légitimité historique et politique du peuple palestinien, tout en dénonçant l’apartheid qu’elle impute à Israël. Son passage de la pétition parlementaire à l’embarquement sur le Madleen peut surprendre les puristes du style “cravate-cravate” de Bruxelles, mais en réalité, c’est le prolongement logique de sa trajectoire : après avoir fait parler d’elle dans les hémicycles, elle met sa voix et son corps en première ligne, quitte à prendre d'énormes risque. En somme, elle troque le pupitre en bois du Parlement européen pour la passerelle d’un bateau siglé d’espoirs et de slogans.

Greta Thunberg : du climat à la solidarité internationale

Si Greta Thunberg s’est fait connaître en 2018 pour ses “Fridays for Future” devant l’école de ses parents, c’est désormais une habituée des voyages en mer pour éviter l’avion (souvenez-vous de sa traversée vers New York en 2019 à bord d’un voilier zéro carbone) Wikipédia. Mais cette fois, ce n’est plus pour intervenir devant une conférence climatique : il s’agit de soutenir une cause humanitaire et politique. Certains l’accusent de s’éloigner du “cœur du sujet” (le climat), mais Thunberg rétorque qu’il n’y a pas de climat viable sans justice sociale et sans condamner les crimes de guerre ou de famine quand ils surviennent. À bord du Madleen, elle oscille entre distribution de cartons de lait, rencontres avec les marins solidaires, et prise de notes pour ses posts Instagram, dont le ton oscille aujourd’hui entre poésie engagée et rage rock’n’roll.


La militante pour le climat Greta Thunberg et d'autres militants d'une organisation de défense des droits humains rencontrent des journalistes à Catane, en Italie, avant leur départ pour le Moyen-Orient, le 1er juin 2025. (AP Photo/Salvatore Cavalli)

Des slogans contre le vent 

Sur le pont du Madleen, la vie n’est pas exactement une croisière. Les vagues hachent la mer Égée, le tangage rend les serrages de mains un peu flous, et la nourriture se retrouve parfois au plafond des cabines. Pourtant, l’ambiance est loin d’être morose : Greta arbore un bonnet gris en hommage aux pêcheurs gazaouis, tandis que Rima distribue des autocollants à l’effigie de la Flottille de la Liberté, invitant quiconque à “taguer sa conscience” avant d’embarquer.

Certains passagers (des militants palestiniens et internationaux) partagent leurs souvenirs : souvenirs d’enfance près des ports de Gaza, histoires de pêcheurs qui aujourd’hui sont interdits de pêche audelà de six miles nautiques, et anecdotes à pleurer (ou à rire sarcastiquement) sur le fait que les bateaux humanitaires sont plus fouillés par les drones qu’un colis Amazon. L’ironie n’échappera à personne : on participe à une campagne citoyenne où l’on se retrouve plus en danger qu’un touriste en zone de conflit, tout ça pour livrer des boîtes de lait et un peu d’espoir.

Le grand dessein symbolique : casser le blocus et faire parler le monde

Bien que la probabilité d’être intercepté par la marine israélienne soit extrêmement élevée, les militants visent à rassembler davantage de media coverage (un peu comme nous le faisons) et à galvaniser l’opinion publique internationale. En ayant Greta Thunberg dans l’équipe, ils espèrent faire du bruit aux quatre coins du globe — qu’il s’agisse de fonds marins ou de réseaux sociaux — quitte à déclencher l’ire des lobbies pro-armement, toujours prompts à dénoncer les “actions populistes” qui “flattent les extrêmes”. En somme, c’est un angle d’attaque atypique : au lieu de brandir des graphiques sur la hausse des températures, on brandit des caisses de nourriture, on scande “Justice pour Gaza !” et on espère que le son parvienne jusqu’aux oreilles des puissants, même si ceux-ci préfèrent généralement siroter du champagne (sponsorisé par une banque d’investissement) plutôt que d’écouter les cris de détresse.

En coulisses : le rôle des ONG et le cynisme des puissants

Derrière cette traversée, la Freedom Flotilla Coalition fédère plusieurs ONG, dont certaines portent des noms explicites comme “Marins pour la Paix” ou “Navires pour l’Humanité”. Financées en partie par des donations citoyennes, ces structures s’efforcent de garder la tête froide… même si le vent souffle fort. Pendant ce temps, les grandes agences de notation humanitaire calculent mercenairement chaque victime civile dans Gaza, tandis que les producteurs d’armes se frottent les mains en coulisse, vendant encore plus de missiles au plus offrant (vous savez, ce petit commerce calme et discret qui aide à remplir les caisses des banques et nourrit un PIB que personne n’ose critiquer, sauf quelques fous d’écolos).

Un danger réel.

Depuis 2010, les bateaux humanitaires tentant de briser le blocus de Gaza ont déjà payé un lourd tribut : en mai de cette année-là, le Mavi Marmara fut abordé par un commando israélien, provoquant la mort de neuf activistes et de nombreux blessés. Plus récemment, en mai 2025, le navire Conscience a été endommagé en eaux internationales par un drone, forçant son retour prématuré à Malte et laissant plusieurs militants grièvement touchés. Entre-temps, d’autres opérations ont tourné à la confrontation : en 2018, un catamaran acheminant médicaments et fournitures scolaires a été fouillé de force, ses bénévoles arrêtés, et en 2019, un bateau franco-palestinien a vu ses moteurs neutralisés par un tir de lance-roquettes nécessitant une évacuation d’urgence. Au total, une dizaine de navires ont subi des dommages majeurs depuis 2010, avec des dizaines de volontaires blessés ou emprisonnés, soulignant que même hors des eaux territoriales gazaouies, aucun bateau d’aide n’est à l’abri d’attaques ciblées.

Embarquer à bord du Madleen signifie donc s’exposer à des risques concrets : surveillance constante par drones, tirs de semonce, abordages forcés ou frappes directes, le tout dans un contexte où l’assistance médicale en mer reste limitée face à des blessures par balles ou éclats. Les ONG spécialisées estiment que la probabilité d’un affrontement violent demeure élevée tant que le blocus persiste. Malgré ces dangers mortels, Greta Thunberg et Rima Hassan parient sur l’impact politique et médiatique d’une action violente contre un navire humanitaire pour provoquer un sursaut international... 

Le courage est synonyme de Rima Hassan et Greta Thunberg.

Perspectives : atterrissage ou naufrage ?

Aux dernières nouvelles, le Madleen poursuit sa route malgré une météo mauvaise et des menaces d’interception. Si la traversée se conclut sans accrocs majeurs (pas de tirs, pas de drones, pas de coupure d’électricité à bord), Rima Hassan et Greta Thunberg parviendront à accoster à Gaza dans les prochains jours. Même si l’impact concret d’une seule livraison peut sembler dérisoire face à une crise humanitaire massive, c’est surtout la portée symbolique qui compte : montrer que des personnalités internationales sont prêtes à défier un blocus pour dénoncer la misère et l’injustice. Et nous, pauvres mortels, pouvons choisir de regarder HBO MAX ou la nouvelle saison de Koh Lanta en ignorant la situation, ou partager leur message, poster un mème rageur au passage, et espérer que ce ras-le-bol citoyen finisse par secouer les décideurs assoupis dans leurs salons feutrés.

Au final, sur cette mer Méditerranée où se mêlent désespoir et espoir, Rima Hassan et Greta Thunberg mettent en scène un acte qui ne se limite pas à la solidarité envers Gaza : c’est aussi un coup de semonce lancé aux gouvernements, aux multinationales et aux lobbyistes climaticides. En espérant qu'elles aient en toutes circonstances le vent en poupe et que les vagues emportera leur message jusqu’aux capitales du monde entier. Plutôt qu’un simple selfie “à la voile”, c’est un SOS porté haut et fort, à bord du Madleen. 

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Vinz

Défier le blocus de Gaza #RimaHassan #GretaThunberg
Vinz 3 juin 2025
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